− Et voilà pour vous ! dit
Eugénie, en tendant à sa dernière cliente le sac rempli du bel assortiment de
légumes frais qu’elle venait de régler.
Elle salua la vieille dame qui
s’empressa de regagner sa voiture sous la pluie fine, et se mit aussitôt à
ranger la boutique.
− Il faut vite que j’aille voir
si elle s’est réveillée ! Et si elle est partie ?… Et si elle est
encore là ?… Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire ?
Elle rassembla dans le fond de la
pièce les cageots de légumes qui n’avaient pas trouvé preneur et entreprit de
compter la recette du jour. Elle était si concentrée sur ses calculs qu’elle n’entendit
pas la porte s’ouvrir et sursauta violemment lorsqu’un raclement de gorge
puissant vint rompre le silence.
− Oscar ! Mais t’es dingue de
faire des trucs pareils ! J’ai failli avoir un
infarctus ! s’écria-t-elle en apercevant le jeune garçon à l’air
goguenard qui se tenait devant elle, très fier de sa plaisanterie.
− Merci pour l’accueil ! Tu
parles d’une commerçante joviale ! dit-il d’un air taquin.
− Désolée, mais tu m’as fichu une de
ces frousses !… J’imagine que tu ne viens pas pour m’acheter des
carottes ?
− Et non ! Je viens passer la
nuit chez toi ! Mon père est au taf jusqu’à demain et ma grand-mère part
en week-end avec ses copines ! Attention, ce soir, ça va être la fête du
bigoudi ! Tisane à volonté !
Il replaça d’un mouvement de tête la
longue mèche de cheveux blonds qui lui tombait sur les yeux et sourit. A
quatorze ans passés, Oscar Lencot avait conservé un visage poupin qui
contrastait singulièrement avec sa silhouette longiligne et sa posture
nonchalante. Il se donnait du mal pour arborer un air cool et indifférent, mais
la mélancolie qui voilait souvent son regard bleu azur laissait entrevoir les
fêlures qu’il portait déjà en lui, malgré son jeune âge.
Ses parents, Martin et Ophélie Lencot,
étaient des amis d’enfance des parents d’Eugénie. Inséparables depuis leur plus
jeune âge, ils formaient un quatuor bien connu dans les environs et tout le
monde avait été ravi de célébrer leurs unions respectives et la naissance de
leurs enfants : Oscar, d’abord, chez les Lencot, puis, deux ans plus tard,
Eugénie chez les Merlat.
Tous les quatre étaient viscéralement
attachés au village de leur enfance et ils partageaient les mêmes convictions
quant à la nécessité de préserver l’environnement. Tandis que Simon et Clémence
avaient repris l’exploitation familiale pour en faire un modèle dans le domaine
de l’agriculture biologique, Martin et Ophélie avaient été embauchés par un
quotidien régional en tant que journalistes spécialisés dans les questions
environnementales. Sillonnant la région, ils travaillaient de concert pour
étudier l’impact des industries locales sur l’environnement et débusquer
d’éventuelles pratiques douteuses.
C’est au cours de l’un de ces
reportages qu’Ophélie avait été renversée par la voiture d’un chef
d’entreprise, qui tentait de prendre la fuite après la découverte de ses
agissements frauduleux. Elle avait été tuée sur le coup. Oscar avait sept ans.
Sa vie, tout son petit monde avait été
irrémédiablement bouleversé. D’abord, il y avait eu l’incompréhension, puis le
chagrin, si intense qu’il lui sembla tomber dans un gouffre sans fond. A sept
ans, comment peut-on imaginer qu’on ne reverra plus jamais sa maman, l’un des
êtres que l’on aime le plus au monde ?
D’abord, il avait pensé que ce n’était
pas possible, qu’une maman ne peut pas mourir, qu’elle finirait par revenir… Et
puis, peu à peu, il avait compris qu’il ne sentirait plus jamais l’odeur de sa
peau sucrée qui lui chatouillait les narines lorsqu’elle le prenait dans ses
bras. Plus jamais il ne verrait ses yeux rieurs l’observer pendant qu’il
dessinait ou qu’il jouait au foot. C’était comme si une chape de plomb s’était
abattue au-dessus de sa tête, le privant d’un coup des rayons du soleil, de la
beauté d’un ciel d’été et du chant harmonieux des oiseaux.
Son papa non plus, tout à coup,
n’était plus vraiment là. Dévoré par le chagrin, Martin avait remué ciel et
terre pour que l’assassin de sa femme soit emprisonné. Jusqu’au procès, qui
avait eu lieu de nombreux mois plus tard, il avait poursuivi ses investigations
avec acharnement, dans le but de trouver d’autres éléments qui permettraient de
mettre le coupable hors d’état de nuire jusqu’à la fin de ses jours.
Tout d’abord, Oscar avait été
accueilli chez les Merlat. Simon et Clémence avaient bravé leur propre douleur
pour tisser autour de lui un nuage de douceur et de réconfort, pour tenter
d’apaiser sa peine. Et Eugénie était là, elle aussi. Du haut de ses cinq ans,
elle ne comprenait pas tout à fait pourquoi Oscar était si triste. Mais elle
était là. Pour lui. Elle respectait son silence et restait à ses côtés. De
temps en temps, elle lui proposait un carré de chocolat qu’ils dégustaient
ensemble, sans un mot, et les arômes sucrés et bienfaisants chassaient le
chagrin, juste pour un instant. Le jour de l’enterrement, alors qu’il se tenait
debout, tête baissée devant le cercueil de sa maman, il avait senti une petite
main lui prendre la sienne. Il s’était laissé faire, sans lever les yeux, et la
chaleur de cette petite main lui était allée droit au cœur. Il avait su ce jour-là
qu’il pourrait compter sur elle quoiqu’il arrive et, pour la première fois
depuis le drame, il s’était senti quelque peu réconforté.
Après quelques semaines, Oscar avait
pu rentrer chez lui. Sa mamie Suzanne, la mère de son père, qui vivait près de Marseille
depuis son départ en retraite, avait décidé de venir vivre avec eux pour
quelques temps. Elle avait pris ses quartiers dans la chambre d’amis et se
consacrait pleinement à Oscar, son unique petit-fils, la prunelle de ses yeux.
Pour noyer son chagrin, Martin s’était réfugié dans son travail et ne rentrait
que peu à la maison, dont chaque recoin lui renvoyait au visage les souvenirs
d’une vie à jamais terminée.
Alors, enveloppé dans la tendresse
capitonnée de sa grand-mère et soutenu avec bienveillance par les Merlat, Oscar
avait grandi, malgré l’absence. Peu à peu, les rayons du soleil étaient
parvenus à traverser la chape de plomb, un peu faibles d’abord, puis de plus en
plus puissants. Comme souvent, le temps avait fait son œuvre et la douleur s’était
estompée, laissant place à cette mélancolie que l’on pouvait parfois deviner
furtivement dans son regard.
Mamie Suzanne était finalement restée
et la chambre d’amis avait été redécorée d’un papier peint fleuri tout à fait à
son goût. Parsemant sa fantaisie bien au-delà des murs de la maison, elle était
parvenue à faire revenir la joie chez les Lencot et faisait de son mieux pour
pallier les absences de Martin.
Ce dernier, fidèle à sa mission de
traquer les industriels peu soucieux des bonnes pratiques environnementales,
consacrait la majorité de son temps à ses enquêtes et reportages, au détriment
de son fils, avec qui ses relations étaient tendues. Mamie Suzanne devait bien
souvent user de toute sa diplomatie pour tempérer les joutes verbales qui opposaient
régulièrement le père et le fils, pour qui communiquer relevait de la haute
voltige. Maintenant adolescent, Oscar ne supportait plus ce qu’il considérait
comme un manque d’intérêt de la part de son père et retenait avec peine ses
remarques acerbes. Il n’était donc pas rare qu’il quitte brusquement la maison
et, chevauchant son vélo, se réfugie chez les Merlat, où la porte lui était
toujours grande ouverte. Il savait qu’Eugénie le comprendrait à demi-mot,
l’écoutant s’il avait besoin de s’épancher ou respectant son silence s’il
préférait se taire. Il savait aussi que Clémence et Simon rassureraient son
père et sa grand-mère, en les prévenant de son arrivée chez eux.
− T’en as une tête ! dit Oscar en
observant de plus près son amie. Tu te sens bien ?
− Oui, oui, ça va, répondit rapidement
Eugénie. J’ai dû prendre un coup de froid sous l’averse, tout à l’heure,
ajouta-t-elle en rassemblant les quelques pièces qui étaient encore étalées sur
la table.
− Je croyais que tu n’avais pas cours
le vendredi après-midi ? Qu’est-ce que tu faisais dehors ?
− Je voulais prendre quelques photos,
mais finalement, le temps a tourné à l’orage. Je me suis retrouvée trempée
comme une soupe.
− Faut dire que t’as de ces
idées ! Y’a vraiment que toi pour avoir envie de faire des photos sous la
pluie ! dit Oscar, l’air moqueur.
− Oui, oh ça va, hein ! Tu ne vas
pas me servir le même couplet qu’Huguette ! rétorqua Eugénie, agacée, en
refermant brusquement le couvercle de la caisse en métal qui contenait la
recette du jour.
− Bah, t’énerves pas ! J’disais
ça pour plaisanter ! T’as vraiment pas l’air dans ton assiette ! T’es
sûre que ça va ? demanda Oscar, soudain inquiet.
− Mais oui, j’te dis ! C’est
juste que…. Je suis fatiguée…
Elle enfila son blouson, tandis
qu’Oscar l’observait d’un œil suspicieux.
− Allez, j’te connais trop pour te
croire ! Dis-moi ce qui ne va pas ! insista-t-il.
− Mais je te dis que tout va
bien ! s’énerva Eugénie.
− Arrête un peu ! T’as un souci,
ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! C’est ce gros naze de
Thibaut qui t’a encore embêtée ce matin ?
Devant l’air sincèrement préoccupé de
son ami, Eugénie sentit son énervement s’évaporer. Elle prit une profonde
inspiration.
− Il m’est arrivé un truc bizarre dans
la forêt, tout à l’heure…
− Un truc bizarre ?!… Bizarre
comment ?! Bizarre comme « faut appeler les flics tout de suite parce
qu’il y a un mec louche qui rôde dans les parages ? » ?!
Eugénie ne put s’empêcher de sourire
devant la mine contrariée d’Oscar.
− Mais non ! Pas du tout !
Un truc bizarre comme… « et si je tombais nez à nez avec une espèce de
fée, qu’est-ce que je ferais ? »
− Tu rigoles ?
− J’ai l’air de rigoler ?
Tous deux se regardèrent longuement
sans dire un mot, Oscar ne sachant que penser de ce que venait de lui dire son
amie et Eugénie se demandant comment lui expliquer ce qu’elle avait vécu.
− Suis-moi ! dit-elle enfin, en
prenant Oscar par la main.
Tous deux quittèrent la boutique et
regagnèrent la maison au pas de course, sous le crachin qui continuait à
tomber.
Ils pénétrèrent dans le vestibule
désert et, tandis qu’ils se débarrassaient de leurs blousons trempés, Eugénie
cria :
− Huguette ? J’suis
rentrée ! Oscar est avec moi, on monte travailler nos cours !
Le visage tout en rondeur de la
quinquagénaire apparut dans l’entrebâillement de la porte de la cuisine, d’où
émanait une délicieuse odeur de poulet au curry.
− Bonsoir, Oscar ! dit-elle en
souriant. Le dîner sera prêt dans une demi-heure. Je vous appellerai ! Tes
parents ne dîneront pas avec nous, Eugénie. Ils ont une réunion à la mairie, ce
soir.
− OK ! A tout à l’heure !
lança la jeune fille, avant de disparaître en haut de l’escalier, suivie de
près par Oscar.
Eugénie précéda son ami dans sa
chambre et referma la porte derrière lui.
− Tu m’inquiètes avec tes histoires
de fée… commença le jeune garçon.
− Viens voir ! l’interrompit
Eugénie, en l’entraînant vers sa salle de bain.
Elle ouvrit la porte de la petite
pièce et y entra, sans allumer la lumière. Faisant signe à Oscar de la suivre
et de rester silencieux, elle avança jusqu’au vivarium et se pencha pour
regarder à travers la vitre. Au milieu des branchages, parmi les quelques
phasmes qu’elle élevait depuis plusieurs mois, se trouvait la boule de coton où
reposait la petite créature, toujours inconsciente. Oscar se baissa à son tour,
les yeux plissés pour mieux voir dans l’obscurité. D’abord, il ne vit rien que
les étranges insectes, qui ressemblaient à s’y méprendre à des morceaux de
bois. Puis, son regard se posa sur le petit corps délicatement bleuté qui dormait
paisiblement sur la ouate moelleuse. Ebahi, il observa le doux visage paisible,
la chevelure vert foncé que l’on aurait pu prendre pour des algues, les
vêtements faits de feuillages, les mains et les pieds palmés. Il se tourna vers
Eugénie, qui le regardait en souriant.
− Alors ? Pas de quoi appeler la
police, hein ? dit-elle, pour le taquiner.
Elle fanfaronnait à présent mais,
quelques secondes plus tôt, elle avait craint de ne pas retrouver la créature
sur son lit de coton. Il lui aurait alors été bien difficile d’expliquer à
Oscar qu’elle n’avait pas rêvé. C’est donc tout à fait soulagée qu’elle
contemplait l’air stupéfait de son ami.
− Pu… rée !!!! C’est quoi, ce
truc ???
− Aucune idée ! Elle m’est tombée
dessus avec la pluie. Je l’ai récupérée de justesse avant qu’elle ne tombe dans
un buisson et je l’ai ramenée à la maison.
− Mais, t’es dingue ! Tu te rends
compte que tu ramènes chez toi une espèce de machin bleu sans savoir ce que
c’est ! Imagine que ce soit une créature maléfique ? Si ça se trouve,
elle va nous déclencher une apocalypse, ta fée des bois, quand elle va se
réveiller !!!
− Arrête un peu ! Elle n’a pas du
tout l’air maléfique, enfin !
− J’te signale qu’Hitler n’avait pas
forcément l’air maléfique non plus, à la base !… T’as aucune idée de ce
qu’elle peut faire ! D’ailleurs, je dis « elle », mais on ne
sait même pas si c’est « une fille », puisqu’on ne sait pas ce que
c’est !!! s’écria Oscar, la note aigüe dans sa voix trahissant la panique
qui commençait à l’envahir.
− Elle n’est pas maléfique, je le
sais, c’est tout ! Quand je l’ai touchée…
− Ah bah, c’est de mieux en
mieux !!! Tu l’as touchée, en plus !!!
La voix d’Huguette leur parvint
soudain depuis le rez-de-chaussée.
− Ça va, là-haut ? Je vous
entends crier, c’est normal ?
− Oui, oui !… cria Eugénie. On
travaille sur une pièce de théâtre… C’est pour ça !
− Ah bon ! Et ben, y’a de
l’ambiance, dans votre pièce ! Bon, vous descendrez d’ici dix minutes, ce
sera prêt !
− OK ! répondirent-ils en chœur.
− Mais qu’est-ce qui t’est passé par
la tête de la toucher ? reprit Oscar, en prenant garde à ne pas hausser le
ton.
− Je ne l’ai pas fait exprès,
évidemment ! répondit Eugénie, en levant les yeux au ciel. C’est en
voulant la rattraper que je l’ai prise dans ma main. Et là, ça m’a fait tout
bizarre…
− Ben, tu m’étonnes ! ironisa
Oscar.
− Non mais, ça m’a fait une drôle de
sensation… Comme si je la connaissais… Car oui, c’est une fille et ne me
demande pas comment je le sais ! Je le sais, c’est tout !… C’était comme
si nous étions reliées…
− Comment ça,
« reliées » ?
− C’est difficile à expliquer… C’était
comme si je voyais la forêt à travers ses yeux à elle, comme si… J’sais pas…
Mais je n’ai jamais rien ressenti de pareil ! Elle s’interrompit et
réfléchit un instant. En tous cas, tout ce que je peux te dire, c’est qu’elle
n’est pas maléfique. Elle est comme connectée à la nature, aux arbres, à la
terre, aux animaux…. C’est vraiment un truc de dingue !
− Ça, c’est clair ! T’en as parlé
à tes parents ?
− Tu rigoles ?! Surtout
pas ! Et toi non plus, tu ne dois rien dire ! Promets-moi que tu ne
diras rien ! s’écria Eugénie, inquiète.
− Pfff… A qui veux-tu que je le dise,
de toute façon ?… la rassura Oscar. Mais, qu’est-ce que tu comptes
faire ?
− J’en sais rien du tout…
− Bon…, Oscar réfléchit une seconde,
les sourcils froncés et reprit : Il faudrait déjà savoir à quoi on a
affaire… On peut toujours jeter un coup d’œil sur internet et voir ce que ça
donne… Et en attendant, plus question que tu la touches ! Il va falloir
faire attention à ce qu’on fait !
− Merci, dit doucement Eugénie. Oscar
lui répondit par un sourire.
− Allez ! On va descendre manger
avant qu’Huguette ne monte nous chercher ! dit-il avec un clin d’œil.
Après dîner, Eugénie et Oscar
demandèrent à Huguette l’autorisation d’utiliser l’ordinateur de Simon pour
faire quelques recherches sur internet, pour un prétendu exposé sur la science-fiction.
Aussi, lorsque les parents d’Eugénie rentrèrent de leur réunion, ils trouvèrent
les deux adolescents absorbés dans la lecture d’articles relatant la présence
d’êtres surnaturels dans les campagnes environnantes.
− Vous êtes encore debout ! dit
Clémence Merlat, en les embrassant. Il est déjà 22h30 ! Il est temps
d’aller vous coucher !
− Vous finirez ça demain !
renchérit Simon. Allez ! Au lit !
Eugénie et Oscar éteignirent
l’ordinateur à contrecœur et souhaitèrent une bonne nuit aux parents d’Eugénie,
avant de regagner l’étage.
− Bon, ben on n’a pas trouvé
grand-chose… J’espère qu’on aura plus de chance demain… Ca fout un peu la
frousse, toutes ces histoires… dit Oscar à voix basse. Allez, faut essayer de
dormir, maintenant !
− Tu crois qu’elle peut se réveiller
cette nuit ? s’inquiéta Eugénie.
− Ça m’étonnerait. Et puis, s’il y a
un problème, tu viens me chercher ! Je suis juste en face.
Eugénie hocha la tête d’un air entendu
et entra dans sa chambre, tandis qu’Oscar se dirigeait de l’autre côté du
palier, vers la chambre d’ami qui lui était presque exclusivement réservée.
Malgré la fatigue, Eugénie eut beaucoup de mal à trouver le sommeil. Elle resta de longues minutes étendue dans son lit, bien réveillée, ressassant les questions qui la taraudaient depuis son étrange découverte. Quand enfin elle s’endormit, ce fut pour plonger dans un sommeil lourd et agité, peuplé de rêves étranges et inquiétants. Elle se réveilla brusquement quelques heures plus tard, transpirante et le cœur battant la chamade. Sa chambre baignait dans une étrange lumière bleue qui provenait de sous la porte de la salle de bains.
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